Problème de recettes et non pas de dépenses 

Face à des comptes publics catastrophiques, politiciens et médias regrettent un manque de recettes fiscales et lorgnent sur l’épargne financière. 

Fitch, Moody’s et Standard & Poor’s : trois agences de notation mesurent la fiabilité des dettes notamment souveraines, celles qui sont émises par les gouvernements. 

Les deux premières ont noté la dette publique française il y a un mois. La situation des finances publiques de la France ne semble pas les affoler, la dette française reste bien notée.

Reste Standard & Poor’s qui doit donner sa note ce vendredi 31 mai.

Rassurez-vous, il n’y a aucun suspens. Lorsque le marché obligataire fonctionnait encore et n’était pas manipulé par les banques centrales, les « bonds vigilantes » passaient avant les agences de notation et vendaient les titres avant que leurs notes ne soient abaissées. Les temps ont changé. Les banquiers centraux rachètent - en créant de la monnaie - les titres dont personne ne veut plus. C’est ce qu’on appelle « assurer la liquidité ».

Ces agences œuvrent pour leurs clients institutionnels et non pour les particuliers. Le risque de défaut, c’est-à-dire de non remboursement d’une dette, est nul. La Banque centrale européenne viendrait immédiatement à la rescousse et ferait tout ce qu’il faudrait en matière de création monétaire.

Bref, les représentants du Fonds Monétaire International ne s’apprêtent donc pas à grimper les marches du perron de l’Élysée pour nous dire qu’il n’y a plus d’argent et qu’il faut se retrousser les manches et siphonner notre épargne pour rembourser nos 3 100 Mds de dette.

Tout irait-il donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ?

Pas certain, car cette indulgence des agences ne fait que conforter nos hommes politiques de tous bords dans ce qu’ils savent le mieux faire : dépenser, réguler, encadrer, taxer. Donc nous appauvrir.

« On n’a pas un excès de dépenses mais un déficit de recettes », indique Éric Bocquet, sénateur communiste, dans La Voix du Nord.

Avis partagé par Bruno Le Maire qui analysait dans L’Opinion qu’il avait eu des « mauvaises surprises sur les recettes ».

Les dépenses « ont été maîtrisées : elles augmentent de +3,7 % après +4,0 % en 2022 » estiment les économistes de la Banque Postale (source). Les dépenses publiques ne représentent donc plus que 57,3% du PIB, contre 59,6% en 2021, notent-ils. Il est vrai que ces braves gens d’économistes continuent toujours à tout rapporter au PIB, comme si la totalité de l’activité économique devait revenir à l’État, le secteur privé étant une anomalie.

Dans ces conditions, les élections européennes donnent lieu en France à une surenchère de mauvaises idées de dépenses, à l’échelon européen cette fois, avec création urgente de multiples fonds, européens bien sûr.

Quelques lueurs d’espoir au fond du trou de l’étatisme

Mais le vent pourrait-il tourner, notamment du côté de la droite la plus étatiste du monde ? Ainsi on entend M. Ciotti dire qu’il faudrait privatiser la SNCF. 

M. Ciotti met la charrue avant les bœufs car il faudrait peut-être auparavant remettre en cause le statut de fonctionnaire du rail et le droit de grève du secteur public…

Heureusement, plus concrètement, on apprend que la région Grand-Est va privatiser une ligne de chemin de fer dédaignée par la SNCF. Une concession a été accordée à Transdev, ce qui démontre au passage que la préoccupation des agents de la SNCF n’est pas le « service public ».

Le même Éric Ciotti réclame avec François-Xavier Bellamy la suppression de l’impôt sur la mort (les droits de succession). 

Moins de fonctionnaires, moins d’impôts : suggestions autrefois impensables.

Bien sûr, il faudrait être très naïf pour s’imaginer que Messieurs Bellamy, Ciotti et compagnie feront ce qu’ils disent. Mais cela change du tout plus d’État et d’impôts.

L’expérience de la tronçonneuse en Argentine : moins de dépenses

Javier Milei, nouvellement élu président de l’Argentine, avait promis de tourner le dos au péronisme (socialisme) et de tailler à la tronçonneuse dans les dépenses publiques. Il est confiant que les recettes reviendront avec le temps. L’austérité est pour le moment acceptée par les Argentins qui voient avec satisfaction baisser de façon sensible les indices de hausse des prix.

Contrairement à ce que prévoyaient les médias français (nourris aux subventions et détenus par des adeptes du capitalisme de connivence), Milei n’a pas été balayé en quelques semaines. « Les mesures économiques nous touchent, il faut bien l’avouer. Mais nous étions déjà dans une situation catastrophique. La priorité était d’en finir avec les péronistes », confie au Figaro une retraitée argentine.

Il est vrai que la diminution de l’inflation – impôt non débattu et non voté – fait du bien à tout le monde et permet de mieux supporter la baisse de l’activité économique non rentable qui dépendait de la planche à billets.

Mais il faudra bien plus que la vertu de l’exemple de la tronçonneuse pour en terminer en France avec le socialisme, le capitalisme de connivence, le « gaullisme social » et autres miroirs aux alouettes.

De l’or en attendant la tronçonneuse 

Nos politiciens et médias ne détectant aucun problème de dépenses mais plutôt un problème de recettes, notre épargne est en première ligne. La dette publique n’est qu’un stock d’impôts qui n’a jamais été levé.

Il est à craindre que l’immense gouffre financier des Jeux Olympiques vienne bientôt aggraver la situation budgétaire.

Les dettes seront finalement dissoutes dans la création monétaire. Le processus a déjà commencé. Partout dans le monde.

Comme le fait souvent remarquer Henry dans ces colonnes, la hausse des indices boursiers est un trompe-l’œil. Comparé à l’or – qui est la monnaie que personne ne multiplie – la plupart des actions stagnent depuis la fin 2021, même les plus grandes valeurs américaines. 

Évolution de l’indice S&P 500 exprimé en or depuis 2000

Source

Pour éviter que votre épargne financière ne soit rongée par l’inflation, il vous faut donc des actions soigneusement choisies et de l’or.

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