L’eau : une nouvelle calamité propice à plus de taxes

L’alarmisme se propage au sujet de la gestion de l’eau qui pourrait venir à nous manquer. La Cour des comptes s’est emparé du sujet et préconise des mauvaises solutions après avoir analysé de façon partielle des chiffres peu fiables.

Un nouveau malheur nous est venu qui va pouvoir donner lieu à législation, taxations, subventions et encore un peu plus de gâchis : le manque d’eau.

Nous sommes là sur une variation engendrée par deux autres calamités dénoncées :

·      Le réchauffement/changement climatique

·      L’industrie agricole, cette agriculture à haut rendement qui nous permet d’exporter, et qui nourrit 7 milliards d’habitants sans famine (sauf pour des motifs politiques).

Des esprits sceptiques s’interrogeront sur un possible manque d’eau dans un pays qui compte l’une des plus grandes façades maritimes d’Europe. Mais ce sont des êtres mal-pensants, les mêmes qui jugent que la transition énergétique est une mauvaise solution à un problème inexistant.

Le problème est cependant jugé tellement inquiétant, qu’il a alerté la Cour des comptes qui a délaissé les rots de vaches[i] pour s’emparer de ce nouveau sujet[ii].

Le Figaro du 18 juillet :

Les voyants sont tous au rouge et révèlent l’urgence à agir. Dans un rapport rendu public ce lundi, la Cour des comptes dresse une liste de onze recommandations pour mieux protéger l’eau, ce bien précieux qui aujourd’hui s’épuise. Les sages de la rue Cambon rappellent ainsi que « la quantité d’eau renouvelable disponible – celle qui peut être utilisée pour satisfaire les besoins humains sans compromettre la situation future – a baissé de 14% entre la période 1990-2001 et la période 2002-2018, passant de 229 milliards de mètres cubes (Mds/m3) à 197 Mds/m3. »

En indiquant que cette situation est liée au changement climatique et à « l’élévation du niveau moyen des températures de 0,6°C au cours de la décennie 2011-2021 en comparaison de la période 1981-2010 », les magistrats dressent un état critique de notre gestion de cette richesse.

Selon ce rapport sur 32 Mds/m3 prélevé annuellement :

·      51% sert au refroidissement des réacteurs nucléaires

·      16% sert à l’eau potable

·      16% à l’alimentation des canaux

·      9% aux usages agricoles

·      8% aux usages industriels

Dernier chiffre : 82% des prélèvements d’eau se font en surface et le reste – soit 18% - dans les eaux souterraines (nappes phréatiques).

Les préconisations de la Cour des comptes sont …. (Suspense insoutenable) … une nouvelle politique tarifaire de l’eau !

Cette politique tarifaire devra avoir « une influence sur nos comportements » pour nous contraindre à la sobriété.

Attendons-nous à un déluge de préconisations stupides de la part des écologistes qui vont se gargariser avec ce nouveau thème.

Outre le fait que la Cour des comptes note elle-même que les chiffres et données ne sont pas fiables, il faut aussi se pencher sur le cycle de l’eau.

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »

Commençons par rappeler une loi physique élémentaire reformulée par Lavoisier « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Autrement dit, toute l’eau utilisée ne disparaît pas même si dans certains cas, elle s’évapore.

La véritable consommation d’eau – celle qui ne retournera pas dans la nature sous cette forme – représente 5,3 Mds/m3, soit seulement 16,6% des 32 Mds/m3 prélevés annuellement.

L’eau de refroidissement d’une centrale nucléaire est rejetée à plus de 85%. Le reste c’est le panache de vapeur d’eau qui part dans le ciel et se transformera en nuage. L’eau repart donc majoritairement en aval de là où elle a été prélevée.

L’eau potable est traitée – lavée, si vous préférez - puis principalement rejetée dans les rivières et fleuves. Elle ne va donc pas alimenter les nappes phréatiques mais les cours d’eau. 

L’eau utilisée pour la régulation des canaux repart là où elle a été prise, au cours d’eau le plus proche.

La partie de l’eau destinée aux usages agricoles est presqu’intégralement consommée puisque les plantes la boivent.

La consommation d’eau agricole pour usage agricole représente donc la majorité de l’eau consommée (2,4 Mds/m3 pour 3 Mds/m3 prélevés). Cette consommation est saisonnière et se concentre sur les 3 mois de l’été.

Il ressort de tout ceci que :

·      Prélèvement ne signifie pas consommation

·      Les prélèvements d’eaux souterraines sont minoritaires

·      La consommation d’eau agricole prise dans les nappes phréatiques est marginale : 0,13% (9% des prélèvements dont 18% sont souterrains et 80% consommé).

La baisse des nappes phréatiques est peut-être explicable par la survenue d’une période plus chaude mais il n’y a pas le feu au lac, comme on dit à Genève, contrairement au discours alarmiste propagé. On ne voit pas en quoi des taxes amélioreraient cette situation. Encore moins des restrictions pour le monde agricole. Pourtant, ce sont les principales conclusions de la Cour des comptes.

Le Figaro du 18 juillet :

Les magistrats en appellent à un renforcement « sans délai des contrôles des autorisations de prélèvement accordées aux particuliers et aux professionnels ». Grands consommateurs d’eau les agriculteurs devront aussi rendre des comptes. « Le financement public d’infrastructures d’irrigation de terres agricoles devrait être conditionné à des engagements de pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement ».

Les « sages de la rue Cambon » feraient donc mieux de se préoccuper des finances publiques, de nos 3 000 Mds€ de dettes et de lire des livres d’histoire à leurs moments de loisir.

La productivité donne droit à la paresse 

Pour mémoire, notre époque n’est pas plus chaude que celle de la fin de l’Empire romain et de l’Optimum médiéval. La plupart du temps, je réside à l’ouest de la Loire, en face des collines du Morvan. Les noms des parcelles cadastrales sont évocateurs : La Fontaine aux Romains, Belle Fontaine, etc. Ces sources conservent un débit quasi-constant même durant les récents étés caniculaires et l’envahisseur romain s’y abreuvait.

L’agriculture contemporaine est bien plus productive que celle du passé : mécanisation, utilisation d’engrais, de produits phytosanitaires et de variétés de plants adaptés ont permis d’éradiquer les famines. En France, la main d’œuvre agricole a été divisée par 10 en un siècle.

La productivité permet l’oisiveté, contrairement aux croyances de ceux qui rêvent de retourner à des pratiques moyenâgeuses et à une économie de subsistance.

En revanche, l’interventionnisme, le dirigisme et le planisme nuisent à la productivité et à l’efficacité et créent des castes de parasites contre lesquels il n’existe aucun traitement phytosanitaire.

[i] https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-soutiens-publics-aux-eleveurs-de-bovins

[ii] https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-gestion-quantitative-de-leau-en-periode-de-changement-climatique

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